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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 12:25

              Au cours de la guerre, les pertes allemandes ne cessent d’augmenter. Elles proviennent principalement du front de l’Est. Il est donc nécessaire de remplacer ces troupes et ainsi maintenir les effectifs. Les volontaires ne suffisent plus et sont de moins en moins nombreux. Il faudra par conséquent incorporer au sein de la Wehrmacht des soldats non Allemands.

               Les gauleiters Robert Wagner et Burckel commandent respectivement l’administration civile en Alsace et Moselle depuis juin 1940 (l’Alsace et la Moselle sont annexées depuis juin 1940 au Reich allemand).Le 8 mai 1941, Wagner introduit le RAD (Reicharbeitdienst), obligatoire pour les jeunes Alsaciens, et qui précède l’incorporation dans les forces armées. Les premiers Alsaciens incorporés dans le RAD appartiennent à la classe 1922 et y sont intégrés en octobre 1941.

              Par ailleurs, le gauleiter Wagner propose à l’OKW le recrutement de soldats alsaciens volontaires. La campagne de propagande débute dès octobre 1941, mais sans succès. On dénombre environ 2 000 volontaires, et pour la plupart, il s’agissait d’Alsaciens d’origine allemande.

             Il faut désormais forcer les recrues à intégrer la Wehrmacht. Le 9 août 1942, Hitler autorise Wagner à mettre en place l’incorporation des jeunes Alsaciens et Mosellans, bien que l’OKW ait une certaine méfiance vis-à-vis d’eux, les estimant peu sûrs et doutant de leur fidélité au Reich.

             Ainsi, le 25 août 1942, Wagner, dans un décret, établit le service militaire obligatoire pour les jeunes Alsaciens et Mosellans dans la Wehrmacht. Ce décret est contraire à la convention de la Haye de 1907, où il est proscrit à un belligérant de « forcer les nationaux de la partie adverse à prendre part aux opérations de guerre dirigées contre leur pays ».
Les protestations de Vichy, faibles, n’auront aucun effet.

              Des milliers de jeunes Alsaciens fuient la région, malgré l’interdiction et les représailles. Ceux qui sont arrêtés sont envoyés au camp du Struthof où ils sont exécutés. Leurs parents sont internés au camp de Schirmeck puis déportés en Allemagne, leurs biens sont saisis.


              Dès octobre 1943, une ordonnance responsabilise officiellement les familles en cas de désertion. Celles-ci sont transplantées en Silésie, sont condamnées aux travaux forcés, les biens sont également confisqués. Au sein des unités, les Alsaciens-Mosellans qui tentent de se rebeller sont au mieux envoyés en « rééducation » au camp de Schirmeck.
D’autres seront fusillés ou pendus, tel est le cas des deux Alsaciens Charles Kreutter et Jean-Pierre Zimmermann, incorporés de force dans la division 16e division Reichsführer SS en Italie, qui sont pendus pour avoir dit, lorsqu’ils ont appris que Hitler avait survécu à l’attentat du 20 juillet : « Dommage qu’il n’ait pas crevé ! ».

            La plupart des Alsaciens-Mosellans incorporés dans la Wehrmacht ont été envoyés sur le front de l’Est, généralement dans la Heer, où il était impossible de déserter : d’une part le risque des représailles exercées sur le soldat et sa famille, et d’autre part le fait que les troupes russes ne distinguaient pas Alsaciens et Allemands. Ceux qui ont été capturés étaient traités de la même façon. Les prisonniers alsaciens et mosellans sont regroupés au camp de Tambow, à 430 km au sud de Moscou, où les conditions de vie sont déplorables (froid, insalubrité, très peu de nourriture). Environ 18 000 « Malgré-nous » sont morts ou disparus dans les camps soviétiques (dont 10 000 à Tambow). Très peu de soldats ont été transférés en Afrique du Nord, après intervention de la France libre. Après la guerre, le rapatriement se fait lentement, le dernier soldat alsacien étant rentré en France en avril 1955.

           Cependant, d’autres Malgré-nous sont incorporés dans d’autres unités de la Wehrmacht : Kriegsmarine, Luftwaffe et Waffen SS.
Ainsi, la moitié de la classe 1926 est incorporée dans la Waffen SS en février 1944. D’autres classes sont concernées : de 1908 à 1913 (les soldats appartenant à ces classes avaient combattu l'armée allemande en mai et juin 1940. Ils furent démobilisés par la suite). On note la présence de « Malgré-nous », alsaciens et mosellans, au sein de la 1.LSSAH, de la 4.SS.Polizei-Division, de la 8.SS Florian Geyer, de la 9.SS Hohenstaufen, 18.SS Horst Wessel, et surtout dans la 2.SS Pz.Div. Das Reich.

             Au sein de la Das Reich, certains historiens et anciens officiers estiment qu’il y a eu jusqu’à 40% d’Alsaciens et Mosellans dans la division, et peut être même jusqu’à un tiers des effectifs.
             La présence d’Alsaciens dans la division a été rendue célèbre lors du procès de Bordeaux de 1953, jugeant le massacre d’Oradour-sur-Glane, commis le 10 juin 1944 par les S.S. de la 3e compagnie du régiment « Der Führer ». Dans cette compagnie, on dénombre au minimum 30 Alsaciens, dont 1 seul volontaire. Au cours du procès, si l’incorporation de force a été reconnue pour 13 des 14 Alsaciens présents, leur culpabilité a cependant été établie, et leur condamnation a suscité la grande colère de l’Alsace. Finalement, les 13 Malgré-nous ont été graciés peu de temps après*.
Selon les témoignages d’anciens Malgré-nous incorporés de force dans la division Das Reich, il était difficile de déserter, du moins lorsque la division était encore stationnée au sud-ouest de la France au cours du printemps 1944 (ceux qui ont déserté ont rejoint la Résistance). Tous ceux qui ont pu s’enfuir au cours de la bataille de Normandie ont rejoint les Forces françaises libres.

Au total, 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans (sans oublier les 10 000 Luxembourgeois) furent incorporés de force dans la Wehrmacht. 40 000 d’entre eux sont morts ou portés disparus...

 

 

Liste de soldats Alsaciens et Mosellans tués ou disparus en France en 1944:


MG1.jpg  MG2.jpg  MG3.png

 

APFEL Georges, 15.09.1922 (Wingen, Bas-Rhin) / 09.07.1944 (Saint-Lô, Manche);

AMBILL Jean, 14.02.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 04.08.1944 (Percy, Manche);

BADINA René, 27.01.1920 (Boersch, B.-R.) / 19.08.1944 (Normandie);

BASCH Charles, 18.11.1916 (Roeschwoog, B.-R.) / 04.06.1945 (France);

BENDER René, 16.12.1926 (Wittenheim, Haut-Rhin) / 22.07.1944 (Normandie);

BISCHOFF Raymond, 17.09.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 26.06.1944 (Fontenay-le-Pesnel, Calvados);

BOHN Marcel, 25.03.1920 (Racrange, Moselle) / 17.07.1944 (France);

CLAVEY Germain, 18.05.1925 (Wattwiller, H.-R.) / 12.07.1944 (Raids, Manche);

DEPARIS Charles, 04.04.1920 (Breitenbach) / 05.08.1944 (Vire, Calvados);

DOERR Robert, 15.01.1926 (Lohr, B.-R.) / 21.08.1944 (France);

FARNY Emile, 30.10.1926 (Ribeauvillé, H.-R.) / 08.08.1944 (Normandie);

FAUDEL Emile, 28.10.1920 (Wangen, B.-R.) / 03.07.1944 (Normandie);

FREYD Johann, 29.07.1924 (Strasbourg, B.-R.) / 11.06.1944 (Normandie);

GANSTER René, 24.11.1921 (Nilvange, Moselle) / 19.08.1944 (Normandie);

GERBER Oskar, 31.12.1914 (Sundhouse, B.-R.) / 27.07.1944 (Montcuit, Manche);

GIGAX Théodore, 13.07.1920 (Boofzheim, B.-R.) / 12.07.1944 (Hambye, Manche);

GILLE Armand, 08.10.1926 (Algrange, Moselle) / 25.08.1944 (Troyes, Aube);

GRAFF Clemens, 29.11.1926 (Folgensbourg, H.-R.) / 28.06.1944 (Grainville-sur-Odon, Calvados);

GULLY Aimé, 05.06.1926 (Goldbach, H.-R.) / 07.08.1944 (Normandie);

HAAS Renatus, 12.11.1926 (Husseren-Wesserling, H.-R.) / 01.07.1944 (Noyers-Bocage, Calvados);

HAEGEL René, 25.09.1920 (Geispolsheim, B.-R.) / 07.08.1944 (Normandie);

HALLER Maurice, 28.08.1926 (Fellering, H.-R.) / 26.08.1944 (La Londe, Seine-Maritime);

HASSENFORDER Emile, 24.09.1926 (Ste-Croix-aux-Mines, H.-R.) / 01.07.1944 (Normandie);

HAUS Charles, 28.08.1925 (Illkirch-Graffenstaden, B.-R.) / 25.08.1944 (Grand-Couronne, Seine-Maritime);

HENNY Adolf, 13.06.1926 (Saint-Amarin, H.-R.) / 07.07.1944 (Montgardon, Manche);

HERRGOTT Lucien, 18.12.1926 (Mulhouse, H.-R.) / 31.07.1944 (Normandie);

KERLE Raymond, 04.12.1926 (Pfastatt, H.-R.) / 22.08.1944 (Saint-Julien - Montricher, Savoie);

LACHER Werner, 15.04.1924 (Windstein, B.-R.) / 24.08.1944 (Gacé, Orne);

LAZARUS Joseph, 13.01.1923 (Strasbourg, B.-R.) / 09.08.1944 (Normandie);

LERCH Bernard, 10.11.1926 (Kirchberg, H.-R.) / 28.06.1944 (Grainville-sur-Odon, Calvados);

LOBSTEIN André, 28.10.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 05.08.1944 (Vire, Calvados);

LOEGEL Charles, 16.08.1923 (Reipertswiller, B.-R.) / 22.08.1944 (Normandie);

LUTZ Joseph, 16.03.1926 (Moyeuvre-Grande, Moselle) / 11.06.1944 (Norrey-en-Bessin, Calvados);

MARCHAND Alphonse, 16.01.1910 (Auenheim, B.-R.) / 13.08.1944 (Chartres, Eure-et-Loir);

MELLINGER Joseph, 27.02.1916 (Kirsch-lès-Sierck, Moselle) / 06.08.1944 (Saint-Paul, Orne);

METRICHER Jean-Pierre, 02.03.1915 (Thionville, Moselle) / 06.08.1944 (Normandie);

METZLER Albert, 14.02.1914 (Weitbruch, B.-R.) / 04.08.1944 (Normandie);

MINCK Andreas, 06.12.1924 (Saint-Jean-Saverne, B.-R.) / 07.08.1944 (Vire, Calvados);

NORTH Charles, 23.04.1926 (Furdenheim, B.-R.) / 20.07.1944 (Raids, Manche);

OSTER Emile, 26.01.1912 (Eschbourg, B.-R.) / 28.06.1944 (Grainville-sur-Odon, Calvados);

PREVOT Charles, 15.06.1914 (Schirmeck, B.-R.) / 17.08.1944 (Normandie);

REUTENAUER François, 31.08.1925 (Moyeuvre, Moselle) / 28.07.1944 (Précorbin, Manche);

RIGAUX Nicolas, 04.07.1920 (Metz, Moselle) / 07.06.1944 (Folligny, Manche);

ROHRBACH André, 29.11.1926 (Wittelsheim, H.-R.) / 07.07.1944 (Angoville-sur-Ay, Manche);

SCHAEFFER Johann, 14.11.1909 (Bergbieten, B.-R.) / 23.07.1944 (Normandie);

SEILLER Hermann, 04.03.1923 (Habsheim, H.-R.) / 20.07.1944 (Normandie);

SEILLER Thiebaut, 18.08.1926 (Lauw, H.-R.) / 28.06.1944 (Grainville-sur-Odon, Calvados);

SEMBACH Alfred, 08.06.1926 (Colmar, H.-R.) / 11.07.1944 (Saint-Lô, Manche);

TRAUTTMANN Jean, 18.08.1920 (Batzendorf, B.-R.) / 12.07.1944 (Saint-Martin-d'Aubigny, Manche);

WACH Raymond, 30.08.1926 (Cernay, H.-R.) / 28.06.1944 (Normandie);

WEISS Charles, 27.11.1926 (Kirchberg, H.-R.) / 01.07.1944 (Rauray, Calvados);

WILHELM Moritz, 10.11.1926 (Urbès, H.-R.) / 28.06.1944 (Normandie);

WINTERBERGER Edmund, 14.04.1926 (Illkirch-Graffenstaden, B.-R.) / 08.07.1944 (Périers, Manche);

WOCHNER Emile, 08.09.1921 (Sondernach, H.-R.) / 16.07.1944 (Maltot, Calvados). BAHL René, 15.06.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 1944 (France)

BEHE (DEMOUCHE) François, 29.08.1926 (Colmar, H.-R.) / 07.1944 (Normandie) ;

BIENTZ Ernest, 01.06.1926 (Mulhouse, H.-R.) / 10.1944 (France)

BIERLEIN Raymond, 12.05.1923 (Strasbourg, B.-R.) / 05.07.1944 (Normandie) ;

BONNEVILLE Alphonse, 29.11.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 1944 (Normandie) ;

BRAMMERTZ André, 18.11.1926 (Schiltigheim, B.-R.) / 07.1944 (Le Dézert, Manche) ;

BRAUN Charles, 09.05.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 07.1944 (Normandie) ;

BUCHLER Charles, 09.01.1911 (Strasbourg, B.-R.) / 06.1944 (Caen, Calvados) ;

CHRISTEN Edouard, 10.02.1926 (Mulhouse, H.-R.) / 08.1944 (Manche);

CHRISTOPHE Lucien, 15.08.1926 (Engenthal, B.-R.) / 1944 (Caen, Calvados);

DANGLER Georges, 09.07.1921 (Gundershoffen, B.-R.) / 1944 (France);

EBERLING Raymond, 25.01.1926 (Alsace) / 07.1944 (Saint-Lô, Manche);

EBERSOHL Frédéric, 23.07.1911 (Griesbach, H.-R.) / 1944 (Conflans-Ste-Honorine, Yvelines);

ENGEL René, 12.07.1912 (Tieffenbach, B.-R.) / 1944 (Cherbourg, Manche) ;

ERB René, 12.02.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 1944 (Normandie) ;

ERHART Georges, 17.07.1926 (Langensoultzbach, B.-R.) / 1944 (Normandie);

FASSLER Louis, 27.10.1926 (Ste-Marie-aux-Mines, H.-R.) / 07.1944 (Normandie) ;

FISCHESSER Constant, 01.06.1926 (Alsace) / 07.1944 (Normandie) ;

FLORY Henri, 18.01.1926 (Lauterbach-Zell, H.-R.) / 1944 (France);

FRITSCH Henri, 25.04.1926 (Colmar, H.-R.) / 1944 (Normandie);

GRIMBICHLER Robert, 22.07.1926 (Strasbourg, B;-R.) / 1944 (France) ;

GROSKOPF Roger, 27.01.1926 (Mulhouse, H.-R.) / 01.1945 (Alsace);

HAFNER Georges, 07.06.1910 (Mackwiller, B.-R.) / 07.1944 (Normandie);

HAEGELE Gustave, 04.01.1922 (Mittelbronn, Moselle) / 08.1944 (Normandie);

HAHN Albert, 08.09.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 06.1944 (Rauray, Calvados) ;

HAUACKER Maurice, 07.09.1926 (Urbès, H.-R.) / 01.08.1944 (Manche) ;

HEITZ Jean-Paul, 24.06.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 1944 (Normandie) ;

HERZOG Claude, 27.05.1926 (Ostheim, H.-R.) / 06.1944 (Normandie);

HOFFNER Robert, 24.01.1926 (Mollau, H.-R.) / 17.07.1944 (Raids, Manche);

HUGUENEL Ernest, 18.08.1926 (Bischwiller, B.-R.) / 28.06.1944 (Grainville-sur-Odon, Calvados);

JEHL Jean-Joseph, 24.04.1926 (Colmar, H.-R.) / 07.1944 (Normandie) ;

JUNG Albert, 23.04.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 07.1944 (Caen, Calvados);

KAEFFER Gustave, 28.07.1926 (Scherwiller, B.-R.) / 1944 (Normandie);

KIEFFER Roger, 30.09.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 1944 (Caen, Calvados);

KILIAN Albert, 22.01.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 02.08.1944 (Saint-Lô, Manche);

KLEIN Lucien, 06.05.1926 (Basse-Yutz, Moselle) / 07.1944 (Caen, Calvados);

KLINGER Pierre, 29.12.1926 (Mulhouse, H.-R.) / 06.1944 (Caen, Calvados) ;

LAUFS Raymond, 23.01.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 21.08.1944 (Bourgogne);

MARTIN Charles, 02.02.1926 (Turckheim, H.-R.) / 08.1944 (Percy, Manche) ;

NIESS Alfred, 28.06.1923 (Hunspach, B.-R.) / 28.08.1944 (Lizy-sur-Ourcq, Seine-et-Marne);

PFEFFER Jean, 02.06.1926 (Mulhouse, H.-R.) / 1944 (Normandie) ;

PFERTZEL Adolphe, 17.02.1925 (Colmar, H.-R.) / 10.1944 (France);

REY Arnold, 10.12.1926 (Grendelbruch, B.-R.) / 1944 (Normandie);

REYDEL Lucien, 14.01.1921 (Haegen, B.-R.) / 1944 (Normandie);

SALZMANN René, 26.11.1926 (Herbitzheim, B.-R.) / 1944 (Caen, Calvados) ;

SCHAFFNER Georges, 01.06.1920 (Langensoultzbach, B.-R.) / 12.08.1944 (Normandie);

SCHATZ Marcel, 19.10.1926 (Colmar, H.-R.) / 1944 (Normandie) ;

SCHEER Charles, 13.07.1926 (Strasbourg, B.-R.) / 06.1944 (Grainville-sur-Odon, Calvados);

SCHILDKNECHT Léon, 14.02.1908 (Hipsheim, B.-R.) / 1944 (Normandie);

SCHRATZ Robert, 07.04.125 (Illzach, H.-R.) / 06.1944 (Normandie);

WALTER Eugène, 19.07.1926 (Haguenau, B.-R.) / 07.1944 (Caen, Calvados) ;

WEBER Ernest, 05.06.1910 (Jetterswiller, B.-R.) / 1944 (Caen, Calvados);

WICKERSHEIM Victor, 11.01.1924 (Hunawihr, H.-R.) / 08.1944 (France);

WIRTH Roger, 22.08.1926 (Bischwiller, B.-R.) / 07.1944 (Saint-Lô, Manche);

 

* Il est à préciser que 5 des Alsaciens qui étaient présents à Oradour avaient bénéficié d'un non-lieu en août 1948. Cependant, la loi du 15 septembre 1948, dite de culpabilité collective, a permis de qualifier de coauteur tout membre d'un groupe SS auqel est imputable un crime de guerre. Ainsi, cette loi est à l'origine du procès de Bordeaux.


Sources:
- Entre deux fronts (N.Mengus et A.Hugel)

- www.malgre-nous.eu

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14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 00:16

BERLIN (AFP) - Le criminel de guerre nazi Heinz Barth, surnommé "l'assassin d'Oradour-sur-Glane", s'est éteint à 86 ans en Allemagne et restera pour la postérité associé à ce massacre de civils commis par des SS en 1944 en France et érigé en symbole de la barbarie nazie.

 Heinz Barth est mort le 6 août à Gransee, près de Berlin, sa ville natale, a indiqué lundi le pasteur de la ville, Heinz-Dieter Schmidtke. Il a dit à l'AFP être "prêt à présider son enterrement car tout le monde a le droit à un enterrement".

Barth fut l'un des responsables du massacre de 642 civils, dont plus de 200 femmes et autant d'enfants, commis le 10 juin 1944 dans le petit village d'Oradour-sur-Glane, non loin de Limoges (centre de la France), par une unité de quelque 150 SS qui remontait du sud vers le front de Normandie.

Il dirigeait alors le régiment blindé "Der Führer" au sein de la division "Das Reich", commandée par le général Heinz Lammerding.

Prétextant un contrôle d'identité, les SS rassemblèrent à Oradour la population puis séparèrent les hommes des femmes et des enfants. Les premiers furent abattus à la mitrailleuse dans des granges. Les femmes et les enfants furent eux enfermés dans l'église du village. Les SS introduisirent un gaz suffocant puis mirent le feu à l'édifice. Il n'y eut que quelques survivants.

La veille, la division Das Reich avait pendu à Tulle (sud) 99 civils aux balcons et aux lampadaires de la ville.

Condamné à mort en France en 1953, par contumace, Heinz Barth a vécu caché sous une fausse identité en RDA jusqu'à ce qu'il soit démasqué, puis condamné en RDA en 1983 à la prison à vie pour crimes de guerre. Il fut le seul à être condamné en RDA pour de tels crimes commis en France.

Devant la justice, il avait reconnu: "le chef de la compagnie m'a donné l'ordre, avec mon régiment, de tuer les citoyens français dans la grange (...) A l'intérieur, les hommes étaient très énervés (...). Alors j'ai ordonné: "Feu!" et tous ont tiré. Moi-même, j'en ai tués 12 à 15. Ils ont été tués en moins d'une minute".

Aussi quand Barth recouvra la liberté en juillet 1997, à 76 ans, en raison de son âge, de son état de santé -il souffrait de diabète- et "des regrets" exprimés pour ses actes, sa libération suscita un tollé.

Le fondateur de l'association des fils et filles des déportés juifs de France, Serge Klarsfeld, a déploré lundi que "le principal responsable de ce crime affreux (commis à Oradour), celui qui avait autorisé son exécution, le général Heinz Lammerding, qui vivait en République Fédérale d'Allemagne, (soit) mort impuni".

"C'était le principal responsable puisque que c'était le plus haut gradé", a-t-il déclaré à l'AFP. Lammerding était réfugié en RFA, or ce pays n'extrade pas ses ressortissants et refusa de le rejuger "car il avait été condamné à mort par contumace en France", a souligné M. Klarsfeld.

Barth, lui, "a été jugé et condamné par la RDA qui voulait montrer la différence avec l'ouest", a-t-il dit. En ce sens, "sa condamnation était politique".

Outre Ouradour, Heinz Barth avait également participé au massacre de Lidice, en 1942 en Tchécoslovaquie, où une centaine d'hommes et adolescents furent exécutés.

Comme il avait perdu une jambe pendant la guerre, il avait obtenu en 1991, après la réunification allemande, le versement d'une pension de "victime de guerre" de 800 Deutschmarks (DM) par mois (environ 400 dollars de l'époque).

Un traitement dont ont bénéficié d'autres anciens nazis et qui, une fois connu, suscita une vive controverse. Le Bundestag vota finalement fin 2001 une loi privant les anciens criminels de guerre de toute pension d'invalidité.

Evoquant Oradour-sur-Glane en 2004, au 60e annniversaire du massacre, le chancelier allemand d'alors, Gerhard Schröder, avait dit éprouver "de la honte".

             Ce fut le seul officier à être condamné (d'ailleurs presque 40 ans après) pour le massacre d'Oradour. Le commandant de l'expédition avait été tué en Normandie, le commandant de la compagnie ainsi que le général commandant la division SS "Das Reich" avaient échappé à la justice alors qu'ils vivaient tranquillement en Allemagne... Heinz Barth est mort le 6 août 2007.

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