Composition en mai 1944.
Etat-major de la Division : 141 h
Kommandeur: SS-Brigadeführer Heinz Lammerding
Ia: Oberstleutenant Albert Stückler
O1: SS-Ustuf Alfred Vollmer
O4: SS-Ostuf Langer
Ib: SS-Stubaf Heino von Goldacker
O2: SS-Ustuf Willy Döppner
Ic: SS-Stubaf Aurel Kowatsch
O3: SS-Ostuf Dr. Walter Wache
Juge de la division: SS-Stubaf Detlef Okrent
Stabskompanie (companie d'état-major): 178 h (Rudolf Heinz Kruse)
SS-Feldgendarmerie Truppe "Das Reich" (Dientze)
2 SS-Panzer Regiment : 2 401 h (SS-Ostubaf Christian Tychsen)
I. Abteilung (SS-Stubaf Rudolf Enseling)
1. Kompanie (SS-Hstuf Wilhelm Matske)
2. Kompanie (SS-Ostuf Joachim Schlomka)
3. Kompanie
4. Kompanie (SS-Hstuf Ortwin Pohl)
II. Abteilung (SS-Stubaf Dieter Kesten)
5. Kompanie (SS-Ostuf Karl-Heinz Himme)
6. Kompanie (SS-Ostuf Karl-Heinz Boska)
7. Kompanie (SS-Ostuf Karl Kloskowski)
8. Kompanie (SS-Ostuf Walter Thorney)
3.SS-Panzer Grenadier Regiment « Deutschland » : 3 242 h (SS-Ostubaf Günther Wisliceny)
I. Bataillon (SS-Stubaf Heinrich Schuster)
1. Kompanie (SS-Ostuf Grohmann)
2. Kompanie (SS-Ostuf Kolb)
3. Kompanie (SS-Ostuf Übel)
4. Kompanie
II. Bataillon (SS-Stubaf Willy Dusenschön)
5. Kompanie
6. Kompanie
7. Kompanie
8. Kompanie
III. Bataillon (SS-Stubaf Helmut Schreiber)
9. Kompanie (SS-Ustuf Seibert)
10. Kompanie (SS-Ostuf Gross)
11. Kompanie (SS-Hstuf Hollmann)
12. Kompanie (SS-Hstuf Eckert)
13. Kompanie
14. Kompanie
16. Kompanie (SS-Ostuf Macher)
4.SS-Panzer Grenadier Regiment « Der Führer » : 3 242 h (SS-Staf Sylvester Stadler / SS-Ostubaf Otto Weidinger)
I. Bataillon (SS-Stubaf Adolf Diekmann)
1. Kompanie (SS-Ostuf Scholtz)
2. Kompanie (SS-Ostuf Schwarz)
3. Kompanie (SS-Hstuf Kahn)
4. Kompanie (SS-Ostuf Rosenstock)
II. Bataillon (SS-Stubaf Herbert Schulze)
5. Kompanie (SS-Ostuf Schulzer)
6. Kompanie (SS-Ostuf Seifert)
7. Kompanie (SS-Ostuf Zwerner)
8. Kompanie (SS-Ostuf Froni)
III. Bataillon (SS-Stubaf Helmut Kämpfe / SS-Hstuf Heinz Werner)
9. Kompanie (SS-Ustuf Kohs)
10. Kompanie (SS-Ostuf Manz)
11. Kompanie (SS-Ustuf Lang)
12. Kompanie (SS-Ustuf Hederer)
13. Kompanie (s.I.G.) (SS-Ostuf Urban)
14. Kompanie (Flak) (SS-Hstuf Hermann)
15. Kompanie (SS-Hstuf Häfke)
16. Kompanie (Pionier) (SS-Ostuf von Eberstein)
2.SS-Panzer Artillerie Regiment : 2 167 h (SS-Staf Karl Kreutz)
I. Abteilung (SS-Hstuf Otto Wurach)
II. Abteilung (SS-Hstuf Wolfgang Gast)
III. Abteilung (SS-Hstuf Herbert Hoffmann)
IV. Abteilung (SS-Hstuf Josef Kast)
- 2.SS-Panzer Jäger Abteilung : 513 h (Chasseurs de chars)
- 2.SS-Stumgeschütz Abteilung : 344 h (SS-Stubaf Walter Kniep / SS-Stubaf August Krag)
- 2.SS-Flak Abteilung : 824 h (DCA) (SS-Hstuf Otto Reimann)
- 2.SS-Werfer Abteilung : 473 h
- 2.SS-Panzer Nachrichten Abteilung : 515 h (Transmissions) (SS-Stubaf Theodor Sorg)
- 2.SS-Panzer Aufklärungs Abteilung : 942 h (SS-Stubaf Heinrich Wulf) (Reconnaissance)
- 2.SS-Panzer Pionier Bataillon : 984 h (SS-Stubaf Siegfried Brosow) (Génie)
- 2.SS-Wirtschafts Bataillon (Intendance) (SS-Stubaf Willy Schäfer)
- 2.SS-Nachschubdienste (Train) (SS-Stubaf Franz Six)
- 2.SS-Instandsetzungabteilung (Maintenance) (SS-Hstuf Ennsberger)
- 2.SS-Sanitäts Abteilung (Santé) (SS-Stubaf Dr. Günter Priebe)
- 2.SS-Feldersatz Bataillon (950 h) (SS-Hstuf Rauscher)
La Das Reich en Europe.
La division, à l’origine la SS-Division Verfügungstruppe (V-T), composée notamment des régiments Deutschland, Der Führer et Germania, participe à l’invasion des Pays-Bas et de la France en 1940. En avril, elle combat en Yougoslavie et s’empare de Belgrade. Peu après, la division est déplacée en Pologne en vue de l’attaque de l’Union soviétique.
La Reich, intégrée dans le groupe d’armées Centre, combat dans la région de Smolensk et se situe à la pointe de l’offensive allemande. Elle est stoppée à quelques kilomètres de Moscou en décembre 1941, et subit d’importantes pertes durant l’hiver 1941/1942 face aux troupes russes passées à l’offensive. De juin 1942 à février 1943, la division est envoyée en repos en France dans la région de Rennes. Elle est mise en alerte lors de l’occupation de la zone libre suite au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord en novembre 1942.
Début 1943, la division est rappelée sur le front russe, à Kharkov tout d’abord, puis à Koursk pendant l’été. La division, qui a perdu une grande partie de ses hommes et de son matériel, est envoyée progressivement en France dès janvier 1944 dans la région de Montauban et de Toulouse.
Les crimes de la Das Reich en France.
La division, renommée 2.SS-Panzerdivision « Das Reich », est reconstituée avec l’arrivée de 9 000 hommes âgés en général de 17-18 ans, notamment de nombreux Alsaciens, mais aussi des Hongrois, Roumains, Russes, Luxembourgeois, Polonais, Yougoslaves et autres nationalités, soit un total d’environ 18 000 hommes. Cependant, le matériel reçu est largement en deçà du nombre théorique.
Durant cette même période, les rumeurs d’un futur débarquement allié en France sont de plus en plus insistantes. Dans le sud-ouest de la France, les maquis se sont multipliés depuis l’hiver 1943 et l’armée allemande présente en France craint d’importantes actions de la Résistance en cas de débarquement, notamment à l’arrière pour ralentir la remontée des troupes.
De gauche à droite: Kämpfe, Krag, Stückler, Lammerding Le général SS Lammerding
Les ordres du SS-Brigadeführer Heinz Lammerding, commandant la Das Reich, sont précis : maintenir la liberté des communications, réprimer toute aide que les populations pourraient apporter aux maquisards et écraser toute tentative de soulèvement, puis en cas de débarquement allié, se diriger vers le front en ratissant toutes les régions traversées pour réduire les mouvements de résistance. Ainsi, le 2 mai, à Montpezat-de-Quercy, un accrochage entre des maquisards et des S.S. à 2 km du village entraîne une action de représailles, où 4 civils sont tués, 22 hommes déportés et 16 bâtiments incendiés.
Par ailleurs, les miliciens infiltrés dans les maquis indiquent à la Gestapo les lieux de rassemblement des maquisards, leurs dépôts et zones de parachutage. Les S.S. se chargent des opérations de représailles qui débutent le 11 mai 1944. Les unités du régiment « Der Führer » atteignent Cabrerets, où un ouvrier agricole est tué et 2 autres personnes arrêtées. Le détachement se rend ensuite à Lauzès, où une femme et sa fille sont assassinées. Les représailles continuent à Orniac, Cardaillac, Bagnac, Blars, Terrou, Latronquière, Molières…
Le 12 mai, les S.S. fusillent sans motif à Niel une famille entière, les parents et leurs 5 enfants. Une autre famille est massacrée à la Garrigue. D’autres villages dans le Lot sont victimes des meurtres, arrestations, maisons incendiées et pillages : Assier, Gramat, Molière, Sousceyrac. A Figeac, les S.S. arrêtent près de 700 hommes qui seront pour la plupart déportés.
A chaque fois, on constate le même mode opératoire : encerclement du village, rassemblement de la population puis commencement des exactions. En Russie, Lammerding était le chef d’état-major du général SS Bach-Zelewski, chef des unités chargées de lutter contre les partisans. Les méthodes sont restées identiques. La riposte nazie sera de plus en plus disproportionnée, les S.S. essayant d’entraîner la population à se retourner contre les maquisards.
SS-Ostubaf Otto Weidinger, commandant du régiment "Der Führer"
A droite, Lammerding (ici SS-Oberführer), à Thouars, le 10 avril 1944
Le 21 mai, le 1er bataillon du régiment « Der Führer » atteint Devillac où un dépôt d’armes est découvert dans une maison. Lacapelle-Biron, Blanquefort, Montflanquin endurent les représailles. Le lendemain, la 3e compagnie de ce même régiment se dirige vers Freyssinet-le-Gélat. Là-bas, les habitants reçoivent l’ordre de se rassembler. Soudain, un coup de feu est tiré, tuant le grenadier Günther Friedhoff. Les S.S. pendent 3 femmes devant la population : Agathe Pailles, l’auteur du coup de feu, et ses deux nièces. Les corps sont jetés dans leur maison, incendiée par des soldats. Après la pendaison, des S.S. saisissent une autre femme dans la foule et l’abattent à bout portant. Le SS-Hstuf Otto Kahn, chef de la compagnie, désigne dix personnes qui sont aussitôt alignées devant le reste de la population et fusillées. Dans la nuit, la compagnie quitte le village après avoir pillé chaque maison.
Le 1er juin, une unité du 2.SS-Panzerregiment patrouille à Limogne, provoquant la panique parmi la population. Six villageois, tentant de s’enfuir, sont abattus. Trois autres civils sont tués à Frontenac et à Cadrieu. Le lendemain, suite à une embuscade, les S.S. se vengent à Camburat, Saint-Bressou et à Terrou.
Le 3 juin, près de Figeac, un officier allemand et sa femme sont tués. Une heure après, une trentaine de blindés et un peloton motocycliste attaquent toutes les habitations se trouvant sur leur route. A Viazac, sept habitants sont abattus sur les lieux de l’embuscade. A Cayla, deux familles subissent le même sort : dix morts. Sept autres hommes sont tués peu après.
Le 6 juin, les troupes alliées débarquent en Normandie. La situation est confuse, et le lendemain, la division reçoit l'ordre de remonter vers le Limousin en ayant pour objectif de lutter contre la Résistance (dans un premier temps, la Das Reich devait rejoindre le front de Normandie, ordre contredit plus tard dans la même journée).
Des soulèvements sont observés, notamment à Tulle où le 7 juin, les FPT attaquent la ville ; Le 8, une fusillade avec les maquisards tue 43 soldats allemands. Le reste de la garnison se rend. Dans la soirée, une unité du bataillon de reconnaissance S.S. entre dans la ville, mais les FPT, inférieurs en nombre et en armement, doivent abandonner Tulle. Le lendemain, les S.S. veulent pendre 250 hommes, prétextant que les cadavres allemands avaient été mutilés. Cette thèse est réfutée par le Dr Schmidt, médecin de la garnison, en affirmant le contraire et en soulignant que les blessés avaient été soignés à l’hôpital. Le 9 au matin, Lammerding, présent à Tulle, ordonne la pendaison de 120 « maquis ».
L’abbé Jean Espinasse parvient à épargner la vie de quelques prisonniers après avoir discuté avec le chef de la Gestapo locale, Walter Schmald. Un soldat alsacien, Elimar Schneider, sauvera aussi un jeune tulliste. Sous le commandement de l’officier S.S. Kowatsch, 99 hommes sont pendus dans les rues de Tulle et 149 autres déportés au camp de Dachau. Le même jour, des S.S. du régiment « Der Führer » procède à des représailles à Argenton-sur-Creuse, libérée prématurément par la Résistance.
Le lendemain, l’horreur atteint son sommet à Oradour-sur-Glane où 642 hommes, femmes et enfants seront massacrés par les S.S. de la 3ème compagnie du régiment « Der Führer » (voir article sur Oradour: http://normandie1944.over-blog.com/article-11835193.html). Ce même 10 juin, des éléments du régiment « Deutschland » massacrent 28 civils à Marsoulas, dans la Haute-Garonne.
Les combats en Normandie.
Dans la soirée du 11 juin 1944, la division Das Reich, située dans la région de Limoges et de Toulouse reçoit l’ordre de remonter vers la Normandie. Le 12 au matin, les premières unités quittent la région de Limoges, notamment le I./DF (1er Btl, Rgt "Der Führer"), en empruntant la RN 147 puis la RN 10. Les unités parties par la route atteignent la Flèche puis Domfront dans l’Orne. Les véhicules blindés rejoignent la gare de Périgueux pour être transportés par voie ferrée. L’aviation alliée, la Résistance et surtout les pannes et le manque de carburant retardent l’avancée vers le front.
Les premières unités arrivent le 13 juin et se dirigent vers le secteur de Bény-Bocage, Campeaux et Jurques. Les unités se répartissent le 15 juin entre Villebaudon, Tessy-sur-Vire et Torigni-sur-Vire. Le lendemain, les unités sont rassemblées dans la région de Mortain. Le 19, un bataillon de Panther arrive au Mans. Le 1er juillet, le III./D (3e Btl, Rgt "Deutschland") part vers la Normandie.
Fin juin, sur le front, le Kampfgruppe (KG) Weidinger est formé : I./D, I./DF, 13./DF, 14./DF, 15./DF et 16./DF. Il devait attaquer sur Bayeux le 26 juin mais l’offensive britannique sur le front de l’Odon a compromis l’assaut.
Le 27 au soir, au cours de l’opération Epsom (débutée la veille à l’ouest de Caen), les Ecossais ont formé un étroit couloir, le Scottish Corridor, et établi une tête de pont au sud de l’Odon. La contre-attaque allemande, prévue le lendemain, se dirigera contre ce couloir, dans le secteur de Grainville-sur-Odon.
Durant la nuit du 27 au 28, le KG rejoint le secteur du 26.SS-Pz.Gren.Rgt (Division Hitlerjugend) et doit défendre la zone Mondrainville, Grainville, Rauray. Le KG attaque en milieu de journée du 28 juin, avec Mondrainville pour objectif. A 11h30, le I./D attaque sur Brettevillette. Ce hameau est aussi attaqué par le Tyneside Scottish de la 49th West Riding Division soutenu par des Sherman. Le Tyneside se replie mais le barrage d’artillerie britannique empêche les soldats de la Das Reich d’avancer, et subissent de lourdes pertes.
Le I./DF, dont sa 3e Compagnie fut responsable du massacre d’Oradour, attaque sur Grainville, occupé par le 9th Cameronians de la 15th Scottish Division et des Churchill du 9th Royal Tank Regiment. Les Ecossais tiennent la partie orientale de Grainville. Un peu plus au sud, le 7th Seaforth empêche les S.S. d’accéder au Valtru.
Le 1er juillet, à 4h20, le KG Weidinger est relevé et doit rejoindre le gros de la division Das Reich dans la région de Saint-Lô. Le bilan est de 108 tués, 480 blessés et 126 disparus. Parmi les morts, Diekmann, le bourreau d’Oradour, tué par un tir de Sherman le 29 juin vers Noyers-Bocage, mais aussi de nombreux S.S. appartenant à la 3e compagnie du régiment « Der Führer ».
Le 5 juillet, le KG Weidinger est envoyé dans le secteur de la Haye-du-Puits. Sa composition est modifiée: Etat-major du régiment «DF», 14./DF, 15./DF, III./DF, bataillon de reconnaissance, détachement de canons d’assaut et le 2e bataillon du régiment d’artillerie, soit environ 4000 hommes. Le 6, le KG est dans la région de Périers et de Lessay.
Le III./DF combat sur Montgardon face aux soldats de la 79th US ID. Le bataillon de reconnaissance de la Das Reich se situe en face de Lithaire et sur le flanc ouest du Mont-Castre. Le 2e bataillon du régiment d’artillerie est placé entre Laulne et Vesly, au sud-ouest du Mont-Castre. Le détachement de canons d’assaut est en réserve à Mobecq.
Le III./D sera engagé sur le Mont-Castre. Le 6 juillet, la contre-offensive échoue. Le lendemain, il renouvelle l’assaut avec les canons du Sturmgeschütz Abteilung sur la même zone. Les Américains doivent reculer au nord de la voie ferrée Carentan - La Haye-du-Puits.
Dans le secteur de la 79th US ID, le 7 juillet, le III./DF attaque vers Montgardon. Les combats sont violents mais les GI’s tiennent leurs positions grâce à leur supériorité numérique. Les Américains n’ont pas encore libéré la Haye-du-Puits. En 5 jours, la 79th US Infantry Division a perdu 2000 hommes.
Le 8 juillet, une nouvelle contre-attaque échoue sur Montgardon. Le GI’s prennent la Haye-du-Puits le lendemain. Ce même jour, le 8, le KG Wisliceny est engagé contre la tête de pont US à Saint-Fromond : il contient l’état-major du régiment « Deutschland », le I./D (appartenant auparavant au KG Weidinger), le 13./D et le 16./D. Le KG attaque le secteur de Saint-Fromond, ayant pour objectif le carrefour entre le Dézert et Saint-Fromond. Le bataillon du génie de la Das Reich (Pionier Bataillon) verrouille la D 8 qui mène au Dézert. Le I./D couvre la ligne de front au sud-est. Le bataillon subit de nombreuses pertes, dont le SS-Stubaf Heinrich Schuster, tué par les chasseurs-bombardiers.
Les forces américaines du général Corlett progressent, ses unités ont détruit 5 Panzer IV de la 6e compagnie du 2.SS-Panzerregiment.
Panzer IV de la 6./2 SS Pz Rgt détruits dans le secteur de Saint-Fromond, 08 juillet 1944
La même journée, d’autres unités soutiennent la Götz von Berlichingen dans le secteur de Sainteny. Le 1er Bataillon du Panzer Regiment, commandé par le SS-Stubaf Dieter Kesten, est engagé sur l’axe Périers – Sainteny. Le SS-Oscha Ernst Barkmann, de la 4e compagnie du Panzer Regiment, détruit son premier Sherman.
Le 9 juillet, le KG Wisliceny affronte toujours les GI's du 120th Infantry Regiment. Un barrage d’artillerie américain permet de rétablir la situation et aux fantassins de la 30th ID de reconquérir le terrain perdu. Ces soldats sont redoutables et seront appelés par les Allemands les "Roosevelt’s SS Troops".
Les GI’s progressent le long de la Vire, vers Pont-Hébert. Les chars de la Das Reich se retirent pour être remplacés par ceux de la Panzer Lehr Division.
Le lendemain, la Das Reich se regroupe autour de Raids. Les blindés reprennent Saint-André-de-Bohon, face à un bataillon de la 83rd US ID.
Du 3 au 10 juillet, le KG Wisliceny perd 119 tués, 457 blessés et 3 disparus, soit depuis le premier engagement du 28 juin, un total de 1221 pertes. Le 17 juillet, seulement 200 S.S. remplaceront les pertes subies.
Le 12 juillet, le KG Weidinger va soutenir la Götz au sud de Sainteny.
Le SS-Brigaf Lammerding en Normandie
Günther Wisliceny, commandant du régiment "Deutschland"
16 juillet, la division est dans le secteur de Sainteny.
Des éléments de la division tiennent avec les paraschutistes du 6e régiment Saint-Germain-sur-Sèves, un îlot au milieu d’une plaine marécageuse. Le 22 juillet, le 358th IR de la 90th ID attaque l’îlot mais subit de lourdes pertes. Dans la soirée, le III./DF du SS-Hstuf Werner contre-attaque avec des chars de la Das Reich. Les Américains sont bousculés et les S.S. reprennent du terrain.
Le lendemain, le 23, Barkmann détruit 9 chars alliés. Durant le mois de juillet, il mettra hors d’état au moins 25 Sherman. Ce même jour, le KG Brosow se replie au Lorey.
Dans le secteur du VIIIe Corps US, le KG Wisliceny tient ses positions autour du château d’Esglandes. Cette résistance est réduite le 18 juillet.
Le 24 juillet, Lammerding est blessé aux jambes et aux reins au cours d’un bombardement. Il est remplacé par le SS-Ostubaf Tychsen, commandant du Panzerregiment. Il est lui-même remplacé par le SS-Stubaf Rudolf Enseling, chef du 1er bataillon du Panzerregiment.
Le 25 juillet, l’opération Cobra débute et le bombardement anéantit les troupes à l’ouest de Saint-Lô. La Panzer Lehr est rayée de la carte. A cette date, le secteur de Périers est défendu par la Das Reich.
Le 26 juillet, le général Middleton engage une nouvelle offensive. La 79th ID progresse au nord de Lessay. Au nord-est, la 90th ID enveloppe le saillant de Saint-Germain-sur-Sèves, mais ne peut s’enfoncer face à un acharnement défensif des soldats de la Das Reich. Dans la soirée, la 83th ID progresse de 200 mètres dans les lignes ennemies près de Marchesieux.
Middleton est tout de même satisfait : l’ennemi, cloué sur place, ne peut s’enfuir. Dans l’après-midi, Hausser envoie à Marigny 2 compagnies de panzers et affrontent le 18th IR du colonel Smith.
Lessay et Périers sont libérés le 27 juillet. Les Américains dépassent Périers dans l’après-midi et détruisent 4 Panzer IV du 2.SS-Pz.Rgt. Le même jour, des éléments de la Das Reich sont mobilisés pour contrer les Américains qui s’approchent de Coutances par le nord. 10 Panthers mettent en place une ligne défensive au nord de Cambernon (au nord de Coutances). Dans la nuit du 27 au 28, la division, repliée près de Cambernon, descend vers le secteur Belval-Courcy. Le SS-Ostubaf Tychsen installe son PC à Trelly.
Au sud-est de Coutances, la Das Reich est positionnée le 27 et 28 juillet autour de Courcy et de Roncey, avec le régiment « Der Führer » vers le nord, et le régiment « Deutschland » vers l’est.
Le 28, Cambernon est libéré des S.S. par le 16th IR.
Prisonniers du Régiment "Deutschland" à Notre-Dame-de-Cénilly (Manche), 28 juillet 1944
La Poche de Roncey.
Le 29 juillet, la Das Reich défend Percy : venant de Gavray, les S.S. traversent le village. Le I./D se positionne vers Villebaudon. Au cours de l’après-midi, les divisions américaines sont autour de Percy. Au Laurier, vers 16 h, un combat de blindés s’engage : 4 Panthers et 5 Sherman sont détruits. Le cinquième Panther tiendra une heure de plus, 3 S.S. se rendent, les 2 autres, dont le chauffeur, sont morts. Au cours de la nuit, une vingtaine de chars se massent autour de l’église de Percy. Le PC du régiment « Der Führer » s’installe dans le bourg de la Colombe, celui du Rgt « Deutschland » au Chefresne, au sud-est de Percy. Le PC de Otto Baum est à Montbray. Baum est le nouveau commandant de la division depuis la mort de Tychsen, tué dans son automobile par une patrouille alliée le 28 juillet. Les GI’s du 115e IR sont devant Percy et attendent les renforts.
Quant aux S.S., ils installent une ligne défensive entre le nord de Percy et le Mont-Fiquet (localitée située 2 km au nord-ouest de Percy, sur la D999).
Le 30, la 29th ID attaque sur Percy puis les S.S. contre-attaquent l’après-midi. Le 31, 150 S.S. sont faits prisonniers à Saint-Vigor-des-Monts. Le 110th IR relève le 115th IR. Encore une nouvelle attaque sur Percy mais les pertes sont terribles pour les GI’s qui n’ont aucune expérience du combat. Le hameau de la Cannière est encerclé par les Américains, soutenus par l’aviation. A son tour, le II./D contre-attaque pour dégager les encerclés.
Le 2 août, la Cannière puis le reste de Percy sont libérés par les Américains.
SS-Ostubaf Christian Tychsen (ici SS-Stubaf), commandant le 2.SS Panzer Regiment
L’opération Lüttich.
La Das Reich attaque dans les premières heures du 7 août. Le III./DF attaque au carrefour de l’Abbaye-Blanche, au nord de Mortain, soutenu par les StG du SS-Hstuf Röder. Mais les GI’s réagissent, de nombreux S.S. sont fauchés par les mitrailleuses et 9 véhicules sont détruits, dont 6 SPW. Weidinger et Heinz (chef du III./DF) manquent de peu d’être tués par un obus.
Le I./D et le II./DF ont encerclé Mortain. Le II./D s’est enfoncé dans les environs de Romagny, au sud-ouest de Mortain. La Cote 314 est encerclée. Les grenadiers S.S. tenteront sans succès de déloger les GI’s du 120th IR de la 30th ID.
L’attaque sur Mortain est stoppée dans l’après-midi du 7, l’aviation alliée intervient vers 14 heures et détruit de nombreuses colonnes de véhicules allemands. Les S.S. du KG Fick (division Götz von Berlichingen) et les Panthers du 2.SS-Pz.Rgt. tentent de prendre la Cote 314, mais les Américains résistent. Les combats se poursuivent vers Romagny et dans les environs de Mortain. Les régiments « Der Führer » et « Deutschland », le Panzerregiment et le bataillon de reconnaissance de la division Das Reich affrontent la 35th ID, la 30th ID et la 2nd Armoured Division.
A partir du 10 août, les S.S. quittent Mortain, sous le feu de l’artillerie américaine et de l’aviation. Le régiment Deutschland partira en dernier, vers 22 heures.
La poche de Falaise se forme.
Le 13 août, une partie de la division force le passage à Coudehard et rejoint Vimoutiers. Le 18, le général SS Bittrich évacue toute la division pour être reconstituée et affronter les troupes alliées, notamment les Polonais et les Canadiens qui étaient sur le point de fermer la poche et d’encercler les 5e et 7e armées allemandes.
Le 19 août à 19 heures, les Polonais du 24e régiment de lanciers et du 10e régiment de dragons font la jonction à Chambois avec les GI’s du 359th IR qui venaient de Fel. La poche est fermée.
Le 20 août, le II.SS-Panzer-Korps contre-attaque. La Das Reich, notamment les 430 hommes du régiment Der Führer, attaque les positions polonaises autour du bois de Boisjos. Les Polonais, malgré le manque de munitions, résistent aux assauts des S.S.. Cette attaque permettra à des milliers de soldats allemands de sortir de la poche.
Hausser ordonne pourtant de réduire la résistance sur la Cote 262, au sud de Boisjos. Les S.S., accompagnés de ses chars, des parachutistes et des soldats la 353. Infanterie Division, attaquent de nouveau, mais les Polonais résistent encore, malgré les pertes sévères et la pénurie de munitions.
Les combats continueront jusqu’à au lendemain. Vers midi, les chars canadiens arrivent en face de Boijos et affrontent un Panther de la Das Reich qui sera détruit. Durant l’après-midi, la division reçoit l’ordre de se replier sur Champosoult puis Vimoutiers, puis de rejoindre la Seine.
Chars polonais et allemands à Boijos
Dès le 22, la Das Reich se replie de nuit et atteint la Seine. A partir du 25, les restes de la division, avec la division Hohenstaufen, assure la protection des unités lors du passage de la Seine, d’Elbeuf à Rouen. Les Canadiens ne cessent d’attaquer mais la division résiste jusqu’au 29 août. Elle franchit la Seine dans la nuit du 29 au 30 août et se replie en Belgique en passant par Amiens et Douai.
La division participera à la bataille des Ardennes, et combattra en Autriche, en Hongrie face aux Russes, en Tchécoslovaquie puis en Allemagne. Elle se rendra le 9 mai 1945 aux Américains.
Sources
- La résistance dans le Quercy (www.quercy.net)
- Das Reich (Philip Vickers)
- La bataille de l'Odon, Georges Bernage
- Cobra, Georges Bernage
- La Das Reich, Guy Pénaud
- La Massue, Didier Lodieu